Cindy
Proche d’une personne impliquée dans un accident de la route
Près de 2 ans sont passés depuis l’accident et on est toujours en phase de reconstruction. On le sera certainement jusqu’à la fin de notre vie.
Les premiers mois ont vraiment été les plus difficiles. Nous n’étions physiquement plus capables de faire quoi que ce soit. On a vraiment dû compter sur notre entourage pour nous soutenir et pour nous aider à faire des choses simples comme préparer le repas.
Ensuite, avec le temps, et petit à petit, la vie a repris ses droits.
Les vagues de chagrin sont toujours là, elles surviennent de manière imprévisible. Une chanson, une odeur, un endroit… Ces sont des petites choses qui nous font penser à Arnaud et parfois, on peut être submergé à ces moments-là. Elles sont toujours présentes, mais avec le temps, elles sont moins fréquentes.
Aujourd’hui, j’ai toujours besoin de parler d’Arnaud, j’ai cette crainte qu’on l’oublie. Je sais que nous, ses parents, nous ne l’oublierons jamais mais ses amis, ses connaissances, je ne le sais pas et j’ai besoin qu’on se souvienne de lui. Je ressens aussi l’envie de partager ce qui nous est arrivé avec d’autres personnes qui ont vécu la perte d’un enfant. Environ 4 semaines après l’accident, ma voisine est venue sonner à ma porte. Elle a vécu la même chose que moi et je ne le savais même pas. On a pu en discuter et à ce moment-là, je me suis rendu compte que c’est de cela dont j’avais besoin. Alors, si moi aussi, je peux être cette personne pour quelqu’un, si le drame qu’on a vécu peut servir à apporter du réconfort à d’autres personnes, je veux pouvoir le faire.
Mon fils Arnaud était comme ça, il était solaire, positif face aux difficultés, et je pense qu’il aurait voulu que je fasse cela.
C’est un peu ma mission.