Drogues
Redoublez de vigilance
Il vous arrive de fumer du cannabis ou de consommer du CBD
Le cannabis est la drogue la plus consommée en Wallonie. Environ 50% des tests salivaires stupéfiants positifs concernent cette substance.
Par ailleurs, près de 40% des conducteurs wallons sous influence de cannabis ont également révélé avoir conduit au moins une fois après avoir pris d’autres drogues.
Vous avez entre 18 et 34 ans
Statistiquement, vous faites alors partie du groupe à risque. D’autant plus si vous êtes un homme ! 2 tiers des Wallons ayant conduit sous influence de drogues sont des jeunes hommes de 18-34 ans.
La nuit et le week-end
Qui dit sortie, dit souvent alcool et parfois drogue. Une combinaison explosive qui démultiplie le risque d’accident grave.
Risques et dangers
Les drogues psychoactives influent sur l’état psychologique général et donc sur les aptitudes cognitives et psychomotrices.
La consommation de drogues peut affecter :
- L’attention
- Le traitement de l’information
- L’évaluation
- La perception
- Les aptitudes motrices
- La vigilance
- Le comportement à risque
- L’impulsivité
Elle impacte négativement les capacités de conduite du conducteur et entraîne un risque accru d’accidents de la route.
Les effets de la drogue sur votre conduite peuvent varier selon :
- Le type de substance
- La quantité absorbée
- La concentration de la substance active
- La vitesse à laquelle votre corps métabolise la substance (par exemple si vous êtes à jeun ou non)
- Vos caractéristiques physiques et votre état de santé
- Le moment de la prise
- Etc.
On considère que le risque d’accident grave est multiplié de 3 à 30 fois si vous conduisez sous l’influence de drogue.
Celui-ci est encore décuplé (de 20 à 200 fois) si vous combinez drogue et alcool, et ce, dès le premier verre.
Après avoir consommé du cannabis, vous pouvez éprouver les effets suivants :
- Difficultés de concentration et d’attention
- Moins bonne perception de l’environnement
- Perte de coordination
- Difficulté à garder une trajectoire droite et une vitesse constante
- Difficulté à évaluer les distances
- Augmentation du temps de réaction
- Perte de réflexes
- Conduite hésitante
- Difficulté à réagir face à l’imprévu
Attention, la tolérance relative à la possession de cannabis (moins de 3 grammes à des fins d’usage personnel) ne s’applique pas à la conduite !
Contrairement aux idées reçues, même le cannabis à usage médical (CBD) peut avoir un impact sur votre capacité de conduite. En effet, malgré sa teneur en THC inférieure à 0,2%, le CBD a un effet analgésique et tranquillisant qui peut entraîner de la somnolence et de la distraction.
Par ailleurs, lors d’un contrôle routier, le test salivaire pourrait s’avérer positif au THC si vous avez consommé du CBD dont la concentration en THC dépasse le seuil de 0,2% autorisé ou que vous avez consommé du CBD de manière excessive au-delà des doses indiquées.
En cas d’usage médical quotidien de cannabis et de cannabinoïdes (même d’huile de CBD), évitez de conduire un véhicule pendant les 2 premières semaines. En cas d’usage occasionnel, évitez de conduire pendant les 15 heures suivant l’utilisation.
La cocaïne a les mêmes effets sur la conduite que les amphétamines (speed), les méthamphétamines (crystal meth), les cathinones, les entactogènes (ecstasy, MDMA).
Sous leur influence, vous ressentez :
- Un effet euphorisant
- Un faux sentiment de confiance
- Une perte de coordination
- Une augmentation de l’inattention
- Une dilatation des pupilles
Et après :
- De l’épuisement
- De la somnolence
- Un état dépressif
La morphine et l’héroïne sont des opiacés. Si vous en prenez, vous vous exposez aux effets suivants :
- Diminution des capacités physiques et mentales
- Conduite lente
- Perte de coordination
- Perte de contrôle du véhicule
- Augmentation du temps de réaction
- Somnolence
- Vision trouble
Les hallucinogènes comme le LSD, la kétamine ou les champignons magiques provoquent :
- De la confusion
- Des hallucinations visuelles
- Une perte de coordination
- Une perte du sens de la réalité
- De l’inattention
- De l’épuisement (a posteriori)
Ces types de drogues provoquent :
- De la somnolence
- Des vertiges
- Une perte de la vision périphérique
- Une augmentation du temps de réaction
- Des pertes de conscience
Que dit la loi ?
La conduite sous influence de drogues, quelles qu’elles soient, fait l’objet d’une tolérance zéro !
On distingue 2 types d’infraction :
- La conduite sous influence de drogues (ou l’accompagnement d’un conducteur en vue de l’apprentissage) est constatée si une analyse salivaire ou sanguine fait apparaître la présence d’au moins une des substances suivantes : THC/cannabis, amphétamine, MDMA/ecstasy, morphine et cocaïne.
- La conduite en état d’ivresse ou dans un état analogue résultant notamment de l’emploi de drogues ou de médicaments
Drogue ou médicament ?
Légalement, la drogue est définie comme une substance consommée à des fins récréatives.
On distingue les produits licites comme les médicaments et les produits illicites que l’on nomme communément « drogues » (ex. : cannabis, cocaïne, amphétamine, hallucinogènes, héroïne…).
La distinction entre une drogue et un médicament n’est pas toujours liée à la substance en elle-même, mais au contexte dans lequel elle est consommée. Un médicament détourné de sa fonction à des fins récréatives est considéré comme une drogue.
Amendes et autres sanctions
Si un contrôle démontre que vous conduisez sous l’influence de drogues, la perception immédiate n’est pas d’application. La police vous retirera immédiatement votre permis pendant 15 jours minimum et 6 mois et demi maximum. Vous devrez ensuite comparaître devant le tribunal de police.
Devant le tribunal de police, vous risquez :
- Une déchéance du droit de conduire de 1 mois à 5 ans ou définitive (et de minimum 3 mois en cas de condamnation dans le cadre d’un accident mortel)
- Une amende allant de 1 600 € à 16 000 €
- Pour des infractions entraînant des lésions corporelles ou pour des cas de récidives graves, le juge peut également prononcer une peine de prison entre 1 mois et 2 ans.
- En cas de récidive, les mêmes conditions s’appliquent, sauf que l’amende sera plus salée puisqu’elle pourra aller de 3 200 à 40 000 € !
Depuis novembre 2023, les conducteurs impliqués dans un accident de la route seront systématiquement testés pour la conduite sous influence de drogues.
Depuis le 1er octobre 2024, une nouvelle réglementation a modifié la check-list standardisée utilisée par les policiers lors des contrôles pour décider s’il y a lieu de procéder à un test salivaire en vue de constater l’usage récent de drogues. La police pourra donc désormais soumettre plus facilement les automobilistes à un test salivaire dans le cadre d’un contrôle de drogue. Auparavant, le conducteur devait systématiquement cumuler 3 signes pour être soumis à un test mais la nouvelle liste prévoit que, dans certains cas précis, la constatation d’un seul signe suffit désormais pour recourir au test.
Bon à savoir
En Belgique, la détection de la conduite sous influence de drogues sur la route est basée sur toute une série de contrôles (check-list) et un test salivaire.
Depuis le printemps 2019, il n’est plus nécessaire de procéder à une prise de sang. Auparavant, la présence d’un médecin était obligatoire pour effectuer cette tâche.
Les services de police contrôlent la consommation de cannabis, de speed (alcool et amphétamines), de XTC (ecstasy), d’héroïne et de cocaïne.
Les traces de drogues sont encore détectables dans la salive bien après sa consommation et donc bien après que la drogue ait fait son effet :
- THC (principe actif du cannabis) : jusque 14 heures ou plus après la consommation.
- Amphétamines (speed) : de 10 minutes à 3 jours après la prise.
- Cocaïne et crack : de 1 à 3 jours après la prise.
- Opiacés (morphine et héroïne) : quelques jours après la prise.
Idées reçues
- FAUX : avec le cannabis, le risque d’accident est multiplié jusqu’à 3 fois. Le cannabis altère la vision, l’audition et les capacités de coordination et de réaction. Vous pouvez avoir l’impression d’être cool et détendu.e, mais vous n’êtes plus en mesure de réagir correctement aux conditions de circulation, notamment en cas d’urgence. Le risque est encore plus grave si vous mélangez cannabis et alcool: il est multiplié par 100 !
- FAUX : vous devez en réalité faire beaucoup plus d’efforts pour vous concentrer. De plus, vous avez tendance à rater un tas de panneaux, à ne vous concentrer que sur une chose à la fois (par ex. uniquement la plaque de la voiture que vous suivez), à dévier de votre trajectoire, à ne plus très bien entendre les bruits de la circulation car ils paraissent lointains.
- FAUX : avec ce type de drogues, vous aurez tendance à rouler dangereusement et à adopter une conduite plus téméraire, rapide et agressive. On prend plus de risques alors qu’on a moins de contrôle sur sa voiture. De plus, ces drogues donnent l’impression d’avoir beaucoup d’énergie et masquent la sensation de fatigue.
Si vous avez consommé, il vaut mieux ne pas conduire du tout. Confiez le volant à un proche, demandez à quelqu’un de venir vous chercher, rentrez en taxi ou avec une connaissance, etc.