Couloir de secours
En bref
En cas d’accident grave, les services de secours doivent prendre en charge le plus rapidement possible les victimes. C’est vital ! Mais en cas de bouchons, ce qui arrive fréquemment après un accident de la route, ils peuvent être freinés dans leur intervention.
La règle du couloir de secours permet de contrer ce problème en facilitant l’accès des services d’urgence au lieu de l’accident. Il a déjà démontré son efficacité dans les pays où la règle est déjà d’application depuis un certain temps (Allemagne, Autriche, Luxembourg, Suisse, République Tchèque et Hongrie).
Le couloir de secours peut être emprunté par tous les véhicules prioritaires (police, services d’incendie, ambulance, protection civile…). Ces véhicules doivent être équipés de feux bleus et d’une sirène, mais ils ne sont pas obligés de les utiliser tout le temps. Faites donc preuve de vigilance !
Par ailleurs, le couloir de secours permet aussi de dégager plus rapidement les voies de circulation et de diminuer l’impact des accidents sur le trafic. Il vous permet donc, au final, de gagner du temps.
Redoublez de vigilance
Lorsqu’un embouteillage s’amorce
Même si les services de secours ne sont pas (encore) visibles, vous devez amorcer une manœuvre pour former un couloir de secours.
À moto
Vous pouvez emprunter le couloir de secours pour remonter les files, mais en respectant les règles déjà en vigueur (maximum 50 km/h et avec une différence de maximum 20 km/h par rapport aux autres véhicules). Vous devez par contre céder le passage aux véhicules prioritaires qui arrivent par l’arrière. Plus d’info sur notre page consacrée aux motos.
Risques et dangers
Le système de couloir de secours ne fonctionne que si TOUS les conducteurs l’adoptent. Il suffit d’un seul conducteur mal positionné pour bloquer les services de secours.
Que dit la loi ?
En cas d’embouteillage et avant même que les services d’urgence ne soient visibles, vous devez si nécessaire entreprendre une manœuvre pour permettre aux services de secours de facilement se frayer un passage à travers les files.
En cas de formation de file, les conducteurs forment un couloir de secours tel que visé à l’article 2.70 :
- lorsque la voie publique comprend une chaussée composée de deux bandes de circulation, les conducteurs qui circulent sur la bande de gauche serrent à gauche et les conducteurs qui circulent sur la bande de droite serrent à droite de manière à créer entre eux un couloir de secours ;
- lorsque la voie publique comprend une chaussée composée de plus de deux bandes de circulation, les conducteurs qui circulent sur la bande de gauche serrent à gauche et ceux qui circulent sur les autres bandes serrent à droite, de manière à créer un couloir de secours à côté de la bande de gauche.
Néanmoins, si un véhicule prioritaire (qui utilise ses feux bleus et sa sirène) approche par l’arrière et n’a pas suffisamment d’espace pour circuler dans le couloir de secours à votre niveau, vous pourriez ne pas avoir d’autre choix que de mordre temporairement sur la bande d’arrêt d’urgence ou la piste cyclable ou la bande de bus. Dans ce cas, vous devez toujours veiller à ne pas mettre leurs usagers en danger.
Par ailleurs, selon l’article 38 du Code de la route, vous devez immédiatement dégager la voie et céder le passage lorsque vous entendez la sirène d’un véhicule prioritaire. Au besoin, vous devez vous arrêter.
Amendes et autres sanctions
Si vous ne vous rabattez pas sur le côté en cas d’embouteillage, vous commettez une infraction du 1er degré et risquez une amende de 58 €.
Si vous empêchez le passage d’un véhicule prioritaire qui utilise la sirène, vous commettez une infraction du 3ème degré et vous risquez une amende de 174 €.
Bon à savoir
- La bande d’arrêt d’urgence n’est pas réservée exclusivement aux services d’urgence et peut donc être encombrée par un véhicule en panne.
- La bande d’arrêt d’urgence est interrompue à chaque entrée ou sortie d’autoroute, les services d’urgence doivent donc freiner à chacun de ces nœuds.
- Des débris peuvent se trouver sur la bande d’arrêt d’urgence et constituer une source de danger pour les services d’urgence.
- La bande d’arrêt d’urgence n’est pas toujours suffisamment large pour les véhicules de secours.
- Et puis, finalement, il n’y a pas toujours de bande d’arrêt d’urgence. Avoir un système qui n’utilise pas cette bande d’arrêt d’urgence est donc plus efficace.